Il ne faut jamais se moquer, ni du métier des uns ni du dessin des autres.
J’ai commis cette double erreur sur le site de maître Yann Lesacher dont l’œuvre peint est à l’aquarelliste amateur ce qu’une Ferrari est au conducteur de fiat 500 : The graal. Impressionné par une scène de port où l’on voit deux marins pêcheurs de dos dans une inactivité apparente – cliquez là - je laissai le commentaire suivant : ‘Superbe aquarelle. Quant à l'immobilisme des marins pêcheurs, je me risque à une théorie personnelle : Peut-être est-ce la tension de la bretelle arrière qui semble mettre sous pression certaines parties de l'anatomie masculine ; parties sur lesquelles la prudence la plus élémentaire exige d'éviter tout frottement excessif du à un mouvement brusque...Mais bon c'est une théorie.’
A travers cette tentative humoristique, je n’ai pas cherché à dénigrer le dur métier de marin pêcheur, qui est bien plus admirable que celui de fiscaliste pour oligarque ; je voulais juste rappeler à tous ceux d’entre nous qui ont cherché à imiter les tenues vestimentaires de M. Hulot à quel point il est difficile de bouger lorsque l’on a la ceinture du futal au-dessus du nombril.
Je n’ai pas non plus cherché à critiquer le croquis d'un maître. D’ailleurs, pour montrer à quel point il a du talent, je me suis permis de reprendre son personnage en souffrance et de l’accompagner de camarades en plein effort. A la vue de l’étrange trio ci-dessous vous conclurez comme moi : N’est pas Yann qui veut ! Eh oui, la composition flaire la superposition de photos individuelles ; le marin de gauche a une bien trop petite tête, celui du milieu a perdu son filet et celui de droite a les longs bras d’un orang outan.
Que les marins et les aquarellistes m’excusent : même si je préfère un bon saucisson à un filet de maquereau, j’ai le plus grand respect pour l’immobilisme des marins en particulier lorsqu’à terre, ils regardent la mer et rêvent... C'est dit.